Thursday, January 27, 2022

Stefan Müller-Doohm reviews “Ein neuer Strukturwandel der Öffentlichkeit”

In ”Neue Zürcher Zeitung” (January 27, 2022), Stefan Müller-Doohm reviews “Ein neuer Strukturwandel der Öffentlichkeit?” (Nomos, 2021) and Jürgen Habermas’ contribution ”Überlegungen und Hypothesen zu einem erneuten Strukturwandel der politischen Öffentlichkeit”:

Rückzug in den geschlossenen Raum
Vor sechzig Jahre analysierte Jürgen Habermas den Strukturwandel der Öffentlichkeit. Nun nimmt er die neuen Medien in den Blick

Excerpts:

Die ”Überlegungen und Hypotesen” des 92-jährigen Philosophen vermeiden es bewusst, noch einmal die historischen, soziologischen und politischen Befunde des Buches [”Strukturwandel der Öffentlichkeit” (1962)] zu rekonstruieren oder zu kommentieren. Vielmehr besticht Habermas auf den gut dreissig Seiten zum Abschluss des Bandes dadurch, dass er sich den gegenwärtingen Forschungsstand zu eigen macht und daraus die Argumente für eine eigene Diagnose über einen neuen Strukturwandel von Öffentlichkeit und Medien bezieht. Woran er festhält, ist das normative Konzept von Öffentlichkeit, verstanden als ”inklusiven Raum für eine diskursive Klärung konkurrierender Ansprüche auf Wahrheitsgeltung”. (…..)

Mit diesem Verweis auf den grundsätzlich ”agonalen Charakter” öffentlicher Debatten stellt Habermas klar, dass ihm nicht die Stimmenvielfalt in den Netzwerken sozialer Netzwerke Stein des Anstosses ist. Gravierender sei der Rückzug in den geschlossenen Raum einer kommunikativen Blase. Diese selbstreferenzielle Kommunikation in Echokammern von Gleichgesinnten gehe auf Kosten des demokratischen Meinungs- und Willensbildungsprozesses, der aus einer ”Flut von Dissensen (besteht), die von der wahrheitsorientierten Suche der Bürger nach rational akzeptablen Entscheidungen immer wieder von neuem aufgewühlt wird”.


Sunday, January 23, 2022

Interview with Habermas in "Sciences Humaines"

Interview with Jürgen Habermas in "Sciences Humaines":

"La foi en la raison", Sciences Humaines, no. 344, February 2022, pp. 24-28. (Paywall)

The interview is conducted by Isabelle Aubert.


Excerpts:

Que doit la philosophie aux pensées religieuses?

Pour le dire brièvement, l'universalisme de la pensée morale et des théries constitutionnelles - c'est-à-dire l'attention égale à la dignité et à l'autonomie de chacun - est dû à la manière dont la philosophie s'est approprié rationnellement un héritage religieux et a étendu son application. L'histoire de l'humanité nous apprend qu'il fut, en effet, décisif que les représentations morales profanes, nées des rapports de parenté et perfectionnées sur le plan culturel durant le premier millénaire avant Jésus-Christ, se soient liées aux images du monde universalistes qui émergeaient. D'un côte, ce n'est qu'au-delà de ce seuil que se produisit une moralisation du sacré, parce que les dieux mythiques corruptibles qui s'amusaient avec les êtres humains cédaient la place dorénavant à une justice abstraite sans ordre cosmique et au bon vouloir d'un dieu créateur et rédempteur. Mais, d'un autre côte, du fait de ce lien, les représentations morales ne se limitent plus de manière particulariste au cercle-circonscrit des parents et des concitoyens - et c'est ce qui m'importe ici. En effet, les éthiques de ces métaphysiques et religions mondiales étaient adressées à tous les êtres humains sans distinction. Pour le développement occidental de la philosophie, le droit naturel chrétien et la réception du droit romain furent d'une importance particulière; c'est, dans ce contexte, qu'est apparue la conception, décisive pour le droit moderne, des droits subjectifs (ndlr: liberté, égalité...). Enfin, E. Kant a surmonté, avec la morale rationnelle séculière, les barrières toujours existantes d'un universalisme centré sur les communautés religieuses mondiales et, à la suite de Jean-Jacques Rousseau, a également fondé sur le droit rationnel l'État constitutionnel démocratique. (......)

La pensée postmétaphysique cohabite-t-elle avec les croyances religieuses de manière malheureuse?

Pourquoi? Il ne faut pas confondre les traditions religieuses et leurs contenus avec les histoires violentes des Églises. Lorsque les citoyens laïques jettent un regard rétrospectif sur l’histoire de la sécularisation, ils reconnaissent aussi une partie de l’histoire de la raison dans les religions mondiales. Et dans nos sociétés, les religions se révèlent être des formes contemporaines de l’esprit objectif tant que les communautés religieuses reconnaissent trois faits de la modernité sociale: le pluralisme religieux, les fondements de l’État constitutionnel démocratique et le monopole que nous accordons au savoir institutionnalisé pour notre connaissance du monde.

Finalement, comment résumer votre démarche?

L’évolution de la rationalité occidentale est au point de rencontre entre une théorie critique de la communication et une étude de la pensée postmétaphysique. Ce sont les deux lignes de force que je me suis efforcé de dégager dans mes travaux.